Briser les tabous autour de la santé mentale n’est pas une mince affaire. Dans certains pays, comme en Asie par exemple, ils sont suffisamment fort pour causer encore plus de dommages.
De plus, l’anxiété, déjà connue et identifiée dans le contexte normal, a atteint un autre niveau avec la pandémie.
Certains tentent de mettre fin à leur jours!
Après les nombreuses fermetures et abolitions de postes, certains accusent la perte de leur emploi mais ne voient pas le bout du tunnel. Alors que la plupart vivent de l’assurance emploi (dans les pays où elle existe!), d’autres ont dû se réinventer. Toutefois, cela n’est pas permis à tout le monde et dans certains endroits du monde, la perte d’un emploi est vécue comme une honte affreuse et insurmontable!
C’est le cas de Nazuna Hashimoto qui est relaté dans un article de La Presse. Alors qu’elle a perdu son emploi dans un centre d’entraînement, elle confie avoir souffert de dépression et met l’accent sur l’importance de sensibiliser à la santé mentale.
Elle a donc décidé de s’exprimer publiquement au travers du New York Times, pour briser le tabou entourant la santé mentale au Japon. Avec son conjoint, elle a mis en place une application pour faciliter l’accès à des professionnels.
Le nombre de suicides en hausse chez les femmes
Le thème de la santé mentale est revenu sur la scène japonaise après une hausse remarquée du nombre de suicides chez les femmes en octobre 2020. Augmentation très significative et alarmante puisque c’est la plus importante depuis 11 ans!
Le premier motif évoqué en terme d’hypothèse de cette hausse: la crise économique qui aurait davantage touché les jeunes Japonaises, notamment dans des domaines fortement touchés par les mesures contre la COVID-19, comme le voyage, l’hôtellerie et l’alimentation.
D’autres motifs ont été exprimés, tels que l’isolement, les problèmes conjugaux exacerbés par la pandémie et les suicides médiatisés de vedettes japonaises au cours de la dernière année.
Création du Ministère de la Solitude
Devant ces données préoccupantes, le gouvernement japonais a créé à la mi-février un « ministère de la Solitude ». Ce concept avait déjà été mis en place en 2018 au Royaume-Uni. Son rôle sera de tout mettre en oeuvre pour briser l’isolement et prévenir le suicide.
Au Japon, l’idée de honte et le refus de demander de l’aide pour des problèmes de santé mentale restent tabous, tout comme d’autres sujets. Ceci fait partie de la culture.
Qu’en est-il au Québec?
Au Québec, les dernières données officielles accessibles sur le suicide datent de 2018! Le délai moyen pour terminer un rapport est de 11 mois…
Différentes autorités régionales peuvent sonner l’alarme en cas de hausse remarquée.
L’idée d’un ministère de la Solitude ou consacré à la santé mentale, est un concept très intéressant, sur lequel le Québec pourrait se pencher.
Ce qui est différent au Québec, et qu’il faudrait changer au Japon, c’est l’exagération de dévouement face au travail. Au Québec, ce n’est pas seulement le travail qui nous définit, ni le temps qu’on y passe. Au Japon, cet attachement au travail est indéniable.
Nazuna Hashimoto n’avait parlé de ses idées noires qu’à ses amis proches. Elle dit avoir reçu de nombreux témoignages d’empathie à travers le monde.
Espérons que le pas fait par cette jeune femme saura contribuer à faire évoluer les mentalités!