Pourquoi la compassion est une meilleure technique managériale que l’intransigeance
Plusieurs études montrent qu’il vaut mieux faire preuve de compassion envers un salarié fautif, plutôt que de laisser éclater sa colère.
(…) il nous est tous arrivé de nous trouver confrontés à un employé ayant commis une erreur grave susceptible d’anéantir un projet d’importance. Question : comment réagir lorsqu’un subordonné ne fait pas bien son travail ou commet une erreur ?
Utiliser un incident pour faire du coaching
D’emblée, on se sentira frustré, ce qui est bien compréhensible, surtout si la faute impacte un projet important ou rejaillit sur nous. On voudra donc punir l’employé, en espérant que cela lui serve de leçon. Exprimer sa frustration peut aussi soulager le stress et la colère causés par l’erreur. Enfin, cela peut inciter le reste de l’équipe à être plus vigilant afin d’éviter d’autres bévues à l’avenir.
Cependant, certains managers réagissent autrement face à un employé inefficace : ils font montre de compassion et de curiosité. Cela ne veut pas dire qu’ils ne sont pas en partie frustrés ou exaspérés – peut-être même qu’ils s’inquiètent aussi de la façon dont l’erreur de leur subordonné déteindra sur eux –, mais d’une manière ou d’une autre, ils sont capables de suspendre leur jugement et même, parfois, de se servir de l’incident pour faire un peu de coaching. De ces deux attitudes, laquelle vaut-il mieux adopter ? D’après les recherches, la compassion vous donnera de bien meilleurs résultats (lire aussi la chronique : « Et si l’autocompassion était la marque distinctive des grands dirigeants ? »).
L’empathie favorise la loyauté
Tout d’abord, la compassion et la curiosité accroissent la loyauté et la confiance des employés. Les études ont montré que des relations chaleureuses et positives au travail ont bien plus d’influence sur la loyauté d’un employé que le montant au bas de sa feuille de paie. Plus précisément, une étude menée par Jonathan Haidt de l’université de New York montre que plus les employés admirent leurs dirigeants et sont touchés par leur compassion ou leur gentillesse (un état qu’il nomme « élévation »), plus ils leurs seront loyaux. Ainsi, si vous faites montre de davantage d’empathie envers votre subordonné, non seulement il vous sera plus loyal, mais quiconque aura par ailleurs été témoin de votre comportement ressentira cette élévation dont parle Haidt et vous sera davantage dévoué.
Lire l’article complet de Emma Seppälä.
SOURCE : Harvard Business Review France