Selon la recherche, un certain nombre de facteurs contribuent à cette tendance croissante liée au stress professionnel, y compris la charge de travail et les longues heures, les collègues et les responsabilités professionnelles. Lorsqu’on examine les résultats sous l’angle démographique, les employées sont plus enclines à déclarer des niveaux plus élevés de stress professionnel que leurs collègues masculins. Sur le plan personnel, les employés comme les gestionnaires mentionnent les problèmes financiers, les parents âgés et l’isolement comme principales sources de stress.
« Il y a plus d’employés et de gestionnaires que jamais qui vivent avec des niveaux de stress extrêmes, affirme monsieur Stephen Liptrap, président et chef de la direction, Morneau Shepell. Au cours des deux dernières années, le stress personnel et le stress professionnel ont augmenté de trois pour cent. Ceci est particulièrement alarmant, car un stress professionnel accru fait peser un plus grand risque sur la fidélisation des employés, outre les risques d’absence et d’invalidité que nous connaissons déjà. »
L’enquête révèle que de nombreux gestionnaires (20 pour cent) et employés (18 pour cent) qui ressentent un stress professionnel élevé seraient plus enclins à remettre leur démission en raison de cette situation. À l’échelle du pays, les employés de l’Ontario (41 pour cent), du Manitoba et de la Saskatchewan (38 pour cent), ainsi que de l’Alberta (36 pour cent) sont les plus susceptibles de rapporter des niveaux de stress élevés, comparativement aux personnes des provinces de l’Atlantique (31 pour cent), du Québec (29 pour cent), et de la Colombie-Britannique et des Territoires (29 pour cent).
« Il est clair que le milieu de travail traditionnel est en train de changer, et les organisations canadiennes doivent commencer à faire du mieux-être mental et de l’engagement des employés une priorité », poursuit monsieur Liptrap.
Les problèmes de santé mentale peuvent demeurer indétectables jusqu’à ce qu’une crise se déclenche
L’enquête de Morneau Shepell lui a permis de constater que la majorité des employés et des gestionnaires ont été aux prises avec un problème de santé mentale ou un trouble du sommeil, et plus de la moitié des participants de ces deux groupes (57 pour cent) affirment qu’ils en souffrent actuellement ou qu’ils en ont souffert par le passé. Parmi eux, 27 pour cent des employés et 32 pour cent des gestionnaires rapportent qu’ils sont capables de suivre leur routine quotidienne malgré les problèmes de santé mentale.
« Les organisations doivent être conscientes que la dépression hautement fonctionnelle existe, et qu’elle touche souvent les personnes hautement performantes. Les personnes qui en sont atteintes sont plus susceptibles de retarder le moment où elles demanderont de l’aide, ce qui entraîne des retards de diagnostic et augmente la possibilité d’une crise de santé mentale, ajoute monsieur Liptrap. Il est de plus en plus important que les employeurs reconnaissent les niveaux de stress élevés et trouvent des solutions avant que la crise se produise. Favoriser des réactions positives au stress et s’assurer que les programmes de soutien aux employés sont bien compris sont deux choses nécessaires pour améliorer l’engagement et ainsi que la santé future des organisations. »
Le stress accru a d’importantes répercussions sur la productivité au travail
Morneau Shepell a également évalué le niveau auquel le stress entre en corrélation avec la productivité des organisations. L’enquête révèle qu’au cours des deux dernières années, un quart des employés (24 pour cent) et des gestionnaires (23 pour cent) ont utilisé des jours de vacances ou de maladie pour gérer leur stress, ce qui montre que la perte de productivité due au stress pourrait être sous-estimée. Répartis en fonction de l’âge, les employés (34 pour cent) et les gestionnaires (52 pour cent) de moins de 34 ans étaient les plus enclins à prendre congé en raison du stress.
« Il y a souvent un lien ténu entre la productivité et le stress, mais plusieurs organisations ont toujours de la difficulté à gérer l’engagement et la productivité en raison de problèmes de santé mentale, souligne madame Paula Allen, vice-présidente, Recherche et solutions d’analytique, Morneau Shepell. Seulement 16 pour cent des employés sentent que leur organisation est solide dans les quatre principaux domaines de soutien : ressources en cas de détresse, soutien en cas de problèmes familiaux, développement de capacités d’adaptation et mesures préventives. Ces résultats présentent clairement des possibilités pour les organisations canadiennes. »
À l’échelle régionale, les répondants du Manitoba et de la Saskatchewan (88 pour cent), de l’Alberta (80 pour cent), ainsi que de la Colombie-Britannique et des Territoires (77 pour cent), croient que les employeurs devraient jouer un rôle plus actif pour soutenir les employés en détresse, comparativement à seulement 71 pour cent en Ontario, 67 pour cent au Québec et 69 pour cent dans les provinces de l’Atlantique. En ce qui concerne le classement des employeurs par les employés relativement aux quatre facteurs de soutien de la santé mentale, le Québec (58 pour cent) et la Saskatchewan et le Manitoba (57 pour cent) ont placé leur employeur au rang le plus faible, suivis par l’Ontario (49 pour cent), l’Alberta (47 pour cent), la Colombie-Britannique et les Territoires (47 pour cent), et les provinces de l’Atlantique (41 pour cent).